par Mireille Turmine
Ces dernières décennies, les liquides ioniques (LI) suscitent un intérêt de plus en plus grand des chimistes pour leurs applications comme milieux réactionnels. Ce sont des sels fondus à température ambiante composés généralement d’un cation organique et d’un anion minéral (ou organique). Un des avantages majeurs de ces milieux réactionnels tient au fait que leurs propriétés physicochimiques sont facilement modulables en jouant sur la nature des ions constitutifs. Ces LI possèdent une faible tension de vapeur et sont, de ce fait, qualifiés de « solvants verts ». Ce sont d’excellents candidats pour remplacer les solvants organiques dans diverses applications industrielles. En effet, Les LI solubilisent aussi bien les composés ioniques qu’organiques. Cependant, il existe très peu d’études concernant les grandeurs physicochimiques susceptibles d’affecter la réactivité de ces milieux, comme par exemple, les propriétés acido-basiques.
Nous avons plus particulièrement étudié quelques propriétés physicochimiques de mélanges eau – liquide ionique. Afin de décrire le comportement de tels systèmes, nous avions besoin d’un modèle. La théorie « pseudolattice » introduite par Bahe et récemment complétée par Varela et coll. nous a semblé être une approche particulièrement intéressante pour la description des comportements de tels milieux. Nous avons pu ainsi décrire les variations des volumes molaires partiels des liquides ioniques dans ses mélanges avec l’eau sur toute l’échelle de composition de l’état infiniment dilué au sel fondu pur. De plus, cette même approche a pu être appliquée pour expliquer les variations des propriétés acido-basiques des mélanges eau-liquide ionique.
Les liquides ioniques sont souvent décrits dans la littérature comme étant des milieux « structurés ». Ainsi, il nous a semblé intéressant d’étudier le comportement des tensioactifs dans de tels systèmes.